Quelle place pour les soins palliatifs lors d'une IMG?

Publié le par soinspalliatifs.pontoise.over-blog.com


Lors des réunions du groupe de travail, la distinction a bien été établie entre :

- l'enfant porteur d'une affection létale pour lequel les parents souhaitent la poursuite de la grossesse avec une prise en charge en soins palliatifs;

- et "l'enfant porteur d'une affection d'une particulière gravité et reconnue comme incurable au moment du diagnostic" pour lequel les parents souhaitent l'interruption de la grossesse.

Une réflexion a alors émergé sur la place des soins palliatifs dans le cadre d'une IMG.

 

Du point de vue juridique, on ne devient une "personne" que lorsqu'on est né vivant et viable, mais le seuil de viabilité n'est pas défini par la loi. Pour cette raison, les enfants nés sans vie après un accouchement spontané ou une IMG peuvent être inscrits à l'état civil quelque soit le terme (exceptées les FCP et les IVG).

Pour autant, lors d'une IMG, un seuil de viabilité est défini, s'appuyant sur une recommandation de l'OMS considérant le foetus comme viable après un terme de 22SA ou ayant un poids supérieur ou égal à 500 grammes.

Aussi, la prise en charge foetale diffère en fonction du terme de la grossesse et est expliquée au couple lors de l'entretien "pré-IMG".

 

1- à partir de 22SA

Un geste d'arrêt de vie est réalisé in utéro sous analgésie péridurale, avant le déclenchement du travail.

Une réflexion est d'ores et déjà engagée concernant les médicaments à utiliser pour le respect du confort foetal et de la sécurité maternelle.

 

2- avant 22SA

Même si le terme de viabilité défini par l'OMS n'est pas atteint, l'expérience montre que certains enfants naissent vivants.

Dès lors, se pose le problème de la prise en charge de ceux-ci par l'équipe médicale.

 

Peut-on et doit-on en parler aux parents?

 A la lumière de témoignages de parents, cela peut s'envisager pour respecter leur liberté de choisir, au sein de ce drame où naissance et mort s'entrecroisent.


Si oui, à quel moment est-ce envisageable?

Il semble pour l'instant difficile d'intégrer cette alternative lors de l'entretien "pré-IMG" où de nombreuses informations sont déjà délivrées au couple.

Cela semblerait peut-être plus facile au cours du travail, le couple ayant cheminé depuis?


Est-il possible d'organiser des soins palliatifs à ce terme précoce? 

Une expérience récente a permis de proposer un accompagnement de fin de vie dans ce contexte. L'enfant né à 21SA a passé sa courte vie dans les bras de sa mère et ils ont ainsi pu se rencontrer. Il semble que l'équipe a alors optimisé le confort du bébé afin qu'il ne souffre pas et qu' "il parte" le plus sereinement possible.

Les soignants se sont également sentis plus sereins dans cet accompagnement, malgré le regard étonné d'une partie de l'équipe de garde présente.


En conclusion, il semble donc important de prévoir avec les parents un projet d'accueil en accord avec leur désir et ce qui est réellement possible pour l'équipe.

Toutefois, il parait évident que le projet établi en prénatal peut être soumis à des modifications du fait des circonstances et selon le souhait des parents.


Françoise LECHAPTOIS et Alexandra MENU


 



 

 

 

 


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L
<br /> Il me semble que le meilleur moment de parler de la possibilité que l'enfant naisse vivant et de l'accompagnement possible reste en anténatal, dans le temps de l'entretien, certainement. Cela<br /> entrerait dans le cadre des "possibles", le cadre de ce qui est proposé aux parents et dans lequel ils prendront ce qui pourra leur faciliter le deuil. Maintenant, nous savons qu'ils auront besoin<br /> de temps, un temps propre à chacun, pour intégrer, assimiler toutes les informations qu'ils recevront à cet entretien pré-IMG. Ils nous faut vraiment penser à laisser au couple du temps entre ce<br /> dit entretien et le jour de l'accouchement. Le temps nécessaire pour une meilleure prise de décision.<br /> <br /> <br />
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